Brouillard et froid pour une sortie d'hibernation
Vendredi, comme promis aux collègues
après les avoir gavés pendant des semaines avec mes angoisses de gamin qui
voulais impérativement toucher mon joujou, j’ai pratiqué une iPhone party pour l’accueillir
qui évidemment aux vues de sa belle robe en aluminium argentée et lisse ne peut
être qu’une femme. Alors je l’ai appelé Eliza Dolittle, d’après My Fair Lady et
une Audrey Hepburn. Et d’après le premier logiciel fun qui ne servait à rien
sur mon Mac Classic, Eliza. Un genre de confident auquel on posait des questions
et qui te répondaient bine sur avec des banalités, mais de telle sorte qu’une conversation
clavée pouvait durer très longtemps et atteindre des sommets de profondeur intellectuelle.
Par exemple sur le concept de valeur, de
prix. C’est à la suite des réflexions nombreuses sur mon manque d’estime, ou
inversement ma propension à me sous-évaluer que j’ai regardé un peu les
étymologies des cette liste, soit apprécier, déprécier, priser, dépriser,
mépriser. Tout renvoie au mot de base du latin, pretium, qui prolifère et donne
un grand nombre de variantes dans les langues romanes, particulièrement à
travers le verbe qui en résulte, pretiare. Mais déjà au niveau indo-européen,
il doit être présent, sinon, je ne saurais m’expliquer les variantes en
allemand pour « Preis » et en anglais « price ». Valeur d’échange,
d’appréciation, et de ce fait contrôlé par l’autre. Miroir de nos vanités,
chèrement acquises par tant de stratagèmes qui se plient aux exigences
sociales. Décartes disait d’un ravageur cogito ergo sum son emprise sur le
monde, directe et immédiate, sans la médiation de Dieu. Moi je me bride par un pretio
ergo nullus en négligeant les pénates et lares des bas-fonds du Marais.