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Journal d'une Dramaqueen
7 janvier 2008

Epiphanie

Mes trois rois mages ont abandonné le Sporting, non, pas tout à fait, ils viennent en décalé, de ce fait, je les vois moins. Parce que c'est dans la salle de gym que je me tiens encore à peu près en équilibre. "Tu n'as pas bonne mine" Mrs B. est perspicace, rien ne lui échappe. En dehors des deux passages de gastro plus gênants que douloureux les deux et cinq janvier — elle commence fort cette nouvelle année — j'accuse le coup du qu'est-ce que je vais bien pouvoir devenir. Totale ambiguïté : des fois je me trouve pas si mal, quand je me promène devant les miroirs du Sporting dans mon petit marcel gris, des fois le matin je vois que ma peau commence sérieusement à accuser la cinquantaine, et ne parlons même pas de mes fesses avachies. Devrais-je reprendre les séances sur le divan de mon analyste? J'ai pourtant toutes les clés, les outils pour faire mieux, mais je n'y crois pas, à l'amour, bien que je le voie dans mon entourage. Or à moi, il me semble impossible. Comme si ma vie s'est bloquée quelques part dans les années quatre-vingt-dix. Il me semble difficile de ne pas penser que seul Jésus avait ce privilège de l'adoration, par trois mages exquis. Moi, personne ne m'a fait comprendre que je pourrais être adorable. L'incertitude totale sur mon pouvoir de séduction. Intelligence et érudition n'équivalent pas automatiquement charme et beauté. Se savoir incapable de plaire, mais comprendre le non-dit lourd d'être totalement ridicule dans ses tentatives d'attirer les bonnes grâces et la tendresse des obscurs objets de mon désir compulsif. Angoisse, hantise de la perte de la maîtrise du moi tout comme du hic et nunc.
Donc reprendre mon rôle, gentil grouillot de service à TOPQ, pintade folle sur mon vélo, même si maintenant j'enfile le gilet jaune, attendre que la grisaille de janvier passe. Tenir bon dans un combat où la victoire ne m'apporte rien d'autre qu'une satisfaction intellectuelle d'avoir bien fait. Droit et honnête, or con et seul. Je ne tire jamais la fève dans les galettes, sauf quand je m'en achète une en solde, pour moi tout seul, là, je la trouve toute suite, cette satanée de fève.    

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  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
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