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Journal d'une Dramaqueen
27 août 2008

La vieille devient méchante, elle mord - J-38

Mercredi à Mercredi  . Une semaine de grosse déprime, de hargne, de solitude. Abus de DVD, de bouffe, j’ai même picolé du vin Baron d’Espiet, bouteilles de bordeaux qui sont du cru de 1998 et se fanant dans mon placard, col couché et malmenées par le chauffage central pendant l’hiver.
Premier pompon, la clé du vestiaire. Tombée bêtement dans la cuvette avant même que je puisse freiner ce geste automatique d’enclencher la chasse d’eau. Cléclé et zizi ne font pas bon ménage. La honte.
Jeudi lumière car Nito semble trouver comment rendre la solitude d’Hiroshi plus supportable. Date butoir premier octobre quand il aura installé son nouveau cabinet de tatoueur. Je n’ai pas d’hésitation, juste la grande interrogation. J-38 etc.
Vendredi, samedi, dimanche. Un peu de Cox BHV, beaucoup de déprime face au temps. Il pleut et je déteste. Dazou m’envoie de si gentils messages de soutien et je lui balance un refus net et précis en frappe chirurgicale par un message qui explique pourquoi je ne fêterai pas mes cinquante ans. J’ai plutôt envie de me tirer une balle dans la tête. À quoi bon continuer.
Je veux de l’amour. Mon cul s’avachit sur le tabouret du Cox, de plus en plus. Je mollassonne. Lundi je me dis que je vais au Sporting, je glandouille chez moi, commande un truc sur le Net, mon gel de rasage préféré que Carrefour ne propose plus. Bien vu, il ne se fait plus. Connerie de société de consommation. Je me console avec des fringales de chocolat Van Houten agrémente de lait. Je termine Stargate Atlantis saison 3. Je refais du ménage, je jette des bouquins qui d’une manière ou d’une autre ne servent pas, soit parce que je ne les lirai plus jamais, soit parce que ces ouvrages, mêmes les organisations caritatives n’en voudraient pas. Poubelle.
Je ressors ma collection de DVD gay. C’est rose. Je m’affale sur mon lit, je me gave de fruits, de pain surprise surnuméraire congelé après le réveillon, de trucs, je pleure avec les erreurs des jeunots que l’écran de mon iMac et le scénario légèrement simplet font défiler, en saccadé parce que Quicktime, Léopard et ma vieille bécane ne font pas très bon ménage. Je bande mollement face à ces acteurs américains super-bien foutus, si charmants, presque vrais, j’ai des envies de sexe pourtant je tourne en rond, n’ose pas sortir. À quoi bon, les mêmes dindes qui m’ignorent jacassent et piaillant sur leurs exploits à la plage. Ils sont bronzés, moi, mon hâle s’en va. À peine plus visible. Effacement.
Mardi ? C’est quoi un mardi ? Finalement, je sors en me disant que vraiment, il faut que je me bouge brûler trois calories du kilo de gras-double que je promène en proéminence fière de mon ventre rond et flasque. La vengeance des t-shirts taille S ou M, c’est qu’ils te ressortent tous les plis et toute l’obésité qui n’est pas muscle ferme. Mon collagène se dit distant. Il lâche. La peau se parchemine.
J’envoie des messages par SMS. Bouteille dans la mer. Réponse immédiate. Mrs B. — non, s’il te plaît, ne me fais pas douter. Ma mère disait qu’elle savait passer sa vie avec mon papa quand ils avaient traversé victorieusement l’épreuve des premières vacances. C’est vrai, le matin, mal rasé, la bouche pâteuse avec son haleine de dents pas encore brossées, quand l’intimité odorante de notre côté mammifère se fraie un chemin olfactif entre nos deux érections mollement matinales, ou que tout d’un coup la part cyclique des prérogatives féminines se rappelle au souvenir conjugal, c’est l’épreuve ultime. N’essaie pas de faire un choix entre le fils et le compagnon, n’est pas une alternative, c’est un non-choix car cela se situe à des niveaux différents de notre existence. L’un ne sera jamais l’autre. Laisse le temps au temps, installer une complicité, pas forcement dans les mêmes pénates. Mais suis-je bon conseil, moi qui suis incapable de construire une relation qui va au-delà des quinze minutes réglementaires de la backroom ?
Hier soir, après deux bières au Cox et une intéressante discussion avec un autre pilier du comptoir que je croise régulièrement — mon besoin de tendresse était tellement visible qu’il est venu de lui-même me demander si j’allais bien — j’ai finalement décidé que le cadeau du Stéphanois n’était peut-être pas la fin de tout et qu’un retour aux sources du plaisir sans complication affective s’imposait. Je suis retourné à L’impact. Putain, qu’est-ce que c’est excitant, les mecs, nus, et toutes ces bites de toutes les tailles. Je suis un pâtissier dans un paradis de glucides. Oh mes sucres d’orges. Hé là, je déraille. Ça, c’est du très mauvais Pref Magazine et jaquette de Cadinot. Du lyrisme devant les beaux mecs, la testostérone qui monte en vue des fesses fermes, des pecs impec, des tattoos et des artifices, et des tronches, mais pas un seul sourire. Juste des râles mâles, des gestes précis pour se défaire de la sève en pression et de pomper les poinçons ou pistonner les trous lubrifiés à mort. Je ne suis pas farouche, j’assume (oh le grand gros mot) ma sexualité multiple, mais les engagements sans capote, cela m’a un peu refroidi. Je suis donc remonté de la cave des ébats vers le bar des morts-vivants. Une splendeur dans la trentaine à côté de moi provoque de mon côté une envie de tendresse parentale, donc de perversité pédophile. C’est vrai, ma cinquantaine vue de ses 25 ans, c’est de la pure perversion abjecte. Il avait du poil. Donc pas exactement un garçon, mais c’est tout comme, je les cueille précoces. Trois câlins à la jolie chose qui m’a permis de retrouver un peu de mon assurance sexuelle quand j’étais en bas. Je n’ai pas joui mais j’ai embrassé. Effleurement de la peau au lieu de frottement pelvien. Décision de retour au bercail, prendre le dernier RER avant le changement en citrouille. Nuit. Matin. Soleil voilé. Mercredi. Sport ?

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  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
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