Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une Dramaqueen
28 septembre 2008

Dindorama

Dimanche. Soleil et ciel bleu. Un dernier sursaut de bonheur estival. Les t-shirts et débardeurs moulants font un ultime tour de piste. J'attends au Père Tranquille l'ours, lui aussi friand de bougeotte. Finalement, après le coup de fil au petit frérot et le reproche, non, plutôt la déception muette et tue de me voir sans fête samedi prochain, "tu comprends, ça tombait bien, en plus je ne taffe pas", j'ai décidé de fêter en famille. La femme de ma vie a accepté de venir, l'ours n'a aucune obligation de vote en section aux enchaînements nu devant les grilles de l'hôtel de ville de sa commune, là où le maire porcin serait titillé dans sa moralité, mais aussi au plus profond de ses gonades.
Je délire. J'ai réussi le tour de force de calmer ma douleur, celle du grand saut vers la solitude définitive, l'âge assumé d'une vieillesse dorée, la feuille, mince, polie par le temps, et aussi fragile est cassante que les verres Süßmuth. (Richard Süßmuth, né en 1900, est un contemporain du Bauhaus qui a développé un style très personnel aussi bien pour ses formes que pour la taille de verre de cristal - de fines stries géométriques sur un verre blanc ultra-fin.) Je fêterai donc, mais seulement en famille. Je ne me tirerai non plus de balle — virtuelle — dans la tête. J'ai toujours autant envie de baiser, et autant d'appréhension de choir dans les marasmes d'une sexualité uniquement pratiquée furtivement dans des backroom, en courant de multiples risques sanitaires et médicaux, et surtout psychologiques, le plus grand étant de me voir rejeter pour ce que je suis, un vieux bien conservé, mais pas vraiment non plus le canon appétissant qui ferait bander de manière automatique. Je bave de manière pavlovienne devant les beaux mecs que je croise, partout, mais ils sont partout. À devenir dingue, si je ne l'étais pas déjà.
L'ours tarde
Des fois le matin, devant la glace, je me trouve pas si mal que ça. Pas exactement un canon mais potable. Il y a également ces moments où je me sens très très fier de moi, d'avoir accompli des trucs qui nécessitent de la présence de neurones. Je suis futé. Assez d'ailleurs, et ébahi devant la crasse ignorance de mes pairs. N'en parlons pas des jeunes, mes futurs petits-enfants insensés censés payer, non, gagner ma retraite. Alors je pense à autre chose en me brossant les dents. La bite du petit mec blond que j'ai vu la veille à la gym. Les fesses et les bijoux en pleine action d'un acteur de Cazzo que j'apprécie particulièrement et dont je me repasse ses scènes de baises régulièrement, pour cet aspect hygiénique dont nous avons déjà causé ici à de multiples reprises. Je bande, donc je suis.
Hier j'ai racheté promo à moins quinze oblige, une étagère Habitat pour mes DVD, placée à côté de l'entrée, là où j'ai conservé religieusement pendant presque dix ans les classeurs contenant les PV de réunion, listes de membres et tutti quanti sur la société civile du personnel Gai Pied. Mon obligation de conservation étant remplie, je les ai données aux Archives Gai et Lesbien qui sont venus les chercher dans la matinée. De la place toute suite utilisée.
J'ai également chiné aux Six jours du BHV, et trouvé une belle chemise Spingfield. La Dramaqueen est accro aux marques. Célio, Springfield, Schott. Justement, mon sweat gris est ressorti dans les collections automne, comme le remarquait le vendeur du stand Schott. Une serveresse très BHV, et gentil comme tout. Nous avons papoté pendant un grand quart d'heures sur la difficulté des doublages, les films qui sortent mal, l'anglais, et la science-fiction. Je lui ai promis de passer samedi prochain apporter la référence d'un bouquin que j'ai adoré. La sage de heechees, de Frederik Pohl. A-t-il un mari ?
Phil a appelé son blog Epektasis, un mot tellement abscons que j'ai toujours du mal à le retenir. Alors j'ai voulu savoir ce que cela pourrait bien vouloir dire : progrès constant. En fait c'est une des notions intrinsèquement chrétienne, la quête de l'amélioration, vers un état où nous aurons regagné innocence première et la ressemblance au divin (aller fouiller sur Wikipedia et Saint Grégoire de Nysse pour les détails). Il m'envoie des messages drôles, alors je pense que je n'ai pas encore besoin de le réconforter en grand frère.
Filament l'ours arrive. La couleur orange occupe une bonne partie de notre bavardage. Il semble que j'ai un lecteur qui se trimbale également sur BearWWW. Chouette. J'ai des lecteurs et je ne le sais même pas. Manifestez-vous ! Le soleil se couche. On fait meringue avec les champignons chauffant. Parler de choupinous toujours loin, et de ce dindorama qu'est la Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Les belles plantes métrosexuelles. Il y en a deux devant nous, une à gauche, qui applique des French mis à sa meuf avec fougue. A droite, un exemplaire en blond, mais les deux affichent un point commun. Le boxer moulant qui dépasse le jean, et des fesses-melon très engageantes. Ne me reste que de tirer la révérence, le RER et la routine devant un épisode des Experts. Dodo.

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Je te lis !!!
Journal d'une Dramaqueen
  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Journal d'une Dramaqueen
Archives
Publicité