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Journal d'une Dramaqueen
28 mars 2007

My Every Morning Eye Candy

Autrement dit, la petite douceur visuelle du matin. J’en ai grandement besoin. La météo se dégrade, nous sommes au-dessous des moyennes saisonnières. Cela s’appelle une perturbation, moi je le désigne sous le vocable de crachin pluvieux ou comment Saint-Pierre se la joue hargneuse. Hier, je voulais sortir, me mettre en terrasse, mais finalement c’était moi le terrassé, par une bonne fatigue de Sporting accomplie et une mauvaise par ce rhume léger et pernicieusement désagréable qui s’est installé depuis quelques jours. Ai-je bu trop de bordeaux samedi ? Un spécifique oto-rhino-lanryngo-pulmono-gastro-broncho-machin viral a-t-il su s’installer dans mon jeune corps d’éphèbe ? Quelque part dans ma tête résonne l’adage que les nourrissons et les vieillards seraient les plus vulnérables, médicalement parlant, pour attraper des saloperies. L’amour et le sexe n’étant pas une saloperie, ni l’ambition et la méchanceté concurrentielle non plus, les adultes sont sains. Voire. À la lecture des journaux, des niousepipoles et des analyses de campagne, je me pose de très sérieuses questions sur la santé mentale de la nation. Les couards du gouvernement se mettent en bataille rangée derrière la nouvelle lumière bleue de la droite, un genre de Thatcher-Reagan qui à l’approche du premier tour nous mange des tonnes de craie afin de paraître moins loup libéral et davantage agneau compassionnel. Quelle belle idée, alors une fois élu, M. Sarkozy fermera les parapluies dorés des pontes du CAC 40 ? C’est touchant tellement il serait naïf d’y croire ne serait-ce qu’une milliseconde. Bayrou et Royal chantent la Marseillaise à tout va, et très faux, Sarkozy impose donc ses thèmes et ses choix, et Le Pen se frotte la main. Un pays de vieux friqués à mort, angoissés par le futur et l’ouverture sur le monde, repliés dans la nouvelle ruralité de chimère et qui ne proposent aux jeunes qu’emplois aidés et ascension à la propriété financée à crédit sur 50 ans. Au moyen âge cela s’appelait le servage. De l’autre côté quelques bonnes intentions, un catalogue de revendications catégorielles, nostalgie socialiste et post soixante-huitard, mais entièrement bobo et de bonne morale social-démocrate, avec la touche d’écologie de salon qui sied à l’homme blanc européen compassionnel avec le grand sud dont il connaît bien les plages mais nullement les poubelles qu’il remplit de ses déchets après avoir pillé les richesses. Les pauvres ne se voient jamais. Déjà au temps de Jean XXII, quand les papes séjournaient du côté d’Avignon, le bon chrétien parlait de ses pauvres, mais les reléguait dans des quartiers spécifiques, un peu comme les ghettos. Et ils sont si contents de rester entre eux, n’est-ce pas, pourquoi désenclaver les cités de la banlieue, ils sont très heureux, et si prompt à déclencher des émeutes en gare du Nord. La dernière et un grand torrent sur les moulins préélectoraux. On nous refait le coup de l’insécurité : j’adore, ce frisson qui parcourt mon dos quand je regarde les voitures brûler, à la télé, lové délicieusement devant l’écran, au chaud. Ce sont toujours les autres qui sont méchants. Mais le Président où la Présidente vont me régler tout ça vite fait, je peux leur faire confiance. Ils sont la recette miracle. Moi j’ai juste besoin de présenter mes écuelles et glisser le petit bulletin dans l’urne. Le meilleur des mondes, en ce printemps, en quelque sorte.

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  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
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