Les boules
Heiligabend. Réveillon. Un simple lundi ordinaire. Courses chez Auchan, vite, une boîte de chocolat. Quelle idée, quelle merveilleuse idée de m’inviter, ma petite Mrs B., femme de ma vie, et je ne saurais arriver les mains vides. Plus un petit truc pour le petiot, le temps de le faire attendre l’arrivée du père Noël. Derrière ces grandes portes se dressait l’arbre, que je ne voyais pas, mais que j’avais entendu se faire beau par mon père, lui retranché au salon en train de préparer l’arrivée de mes grands-parents, moi arpentant le couloir comme une bête en cage, totalement surexcité par l’attente interminable. Ma grand-mère m’apportait alors un petit sachet de friandise, pour me faire patienter… et avoir aussi un peu la paix, je suppose. Les mômes, qu’est-ce que ça peut être chiant quand ça geint, et qu’est-ce qu’ils sont mignons quand ils ouvrent les cadeaux et que leurs yeux brillent de plaisir. Donc un pur bonheur, la famille réunie, les discussions qui fusent, les complicités réaffirmées et la joie simple d’être avec ceux que l’on aime. Merci.
Le dernier Noël en famille pour moi, c’était en 1994, à Berlin, chez ma mère et mon beau-père, avec mes frères. Philippe a dressé l’arbre, Roger briquait l’argenterie et moi je préparais le rôti d’oie. Ultime réveillon que ma mère passait, nous faisant croire qu’elle se portait bien. À Pâques 1995, nous nous retrouvions derrière son cercueil, au cimetière, sous un soleil éclatant, les arbres et fleurs débordant de couleur printanière.