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Journal d'une Dramaqueen
17 février 2008

Apothéose III

BlueBook en attendant l'ours. Mozart, cette fois-ci les symphonies, palliatif à la solitude. Car après trois ans de blog je suis fatigué de ressasser toujours les mêmes phrases qui se veulent drôles mais qui n'ont d'intérêt que pour moi. Se moquer de l'ennui au quotidien est de plus en plus difficile. D'ailleurs la chape de la vacuité pèse chaque semaine davantage. Ma vie se résume au boulot, au sport, à la bouffe et au shopping du samedi. Dans ma tête je sens approcher le fatum de la cinquantaine. Aujourd’hui, nous sommes le dix-sept février, jour de l'anniversaire de ma mère morte à soixante ans. En 1995, donc treize ans, déjà. Boutade : me reste-t-il donc encore une dizaine d’années avant de succomber à mon tour ?
Vivre ? Mais pourquoi, pour qui ? Je suis tellement troisième âge. Et en dépit de belles fringues et d’une certaine sveltesse apparente, je suis laid et vieux une fois la lumière crue allumée. Je ne vois vraiment pas comment un mec un tant soit peu sensé puisse tomber amoureux de moi. Encore si j'avais du charme. Or je dispose justement seulement d'expérience, celle des vieux croûtons que l'on respecte mais que l'on ne désire pas. Personne ne baise avec son grand-père ce que je suis aujourd'hui. Arrêtons alors les simagrées.
Je migre au Cox, pour un verre, entouré de dindes, toutes les mêmes, comme moi, parlotte désabusée d’un dimanche après-midi. Au moins n’y a-t-il plus la fumée. À la vue des différents couples, des nouveaux arrivés, des habitués que je reconnais et des mochetés qui ont le même âge que moi, l’œil torve et lubrique, rongé désir et de lubricité, je me plonge dans mon Adelscott, la main en train de caresser mon iPhone pour savoir si l’ours est en route. Il ne saurait tarder, désormais.

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Commentaires
C
C'est plein d'intelligence et d'émotion votre blog. Mais je ne crois pas que le quotidien, je veux dire le nôtre, pédés quinquas, puisse se passer de sa dose d'ironie désespérée. Je ne connais pas la « Pédalie », ne l'ai jamais fréquentée, ai toujours cherché des chemins clandestins ou marginaux. On y est perdants d'entrée de jeu, je suppose, dans cette vitrine d'un désir impossible à assouvir de toute manière. Mais vous regarder me remplit d'une terrible tristesse. Je ne pense pas occuper une situation préférable sur l'échiquier de notre petit monde, mais c'est vrai que je ne me regarde pas vivre avec cette lucidité désabusée qui vous caractérise. Bref, vos textes me posent bien des questions, mais je refuse violemment de me laisser momifier par ces temps exsangues au désespoir si propret.
Journal d'une Dramaqueen
  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
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