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Journal d'une Dramaqueen
8 février 2008

Apothéose II

Je n’ai pas rêvé de lui, mon grand A. si craquant, si transformé. Échange de large sourire en guise de connivence hier, en salle et au vestiaire. Impossibilité d’approfondir sans enfreindre la règle du sacro-saint « Don’t ask, don’t tell ». Sur le chemin du retour, en train de pédaler sur mon drahsel, je me suis dit que c’était normal de vouloir se regrouper en salles de gym gay, en lieux de sortie gay, en communauté gay avec plombier gay, boulanger gay, etc. C’est juste qu’ainsi le présupposé du groupe correspond avec notre attente. Nul besoin alors de nous déguiser, aborder quelqu’un ne comportera plus aucune part d’équivoque ou de malentendu. Je pourrais dire à A. qu’il me botte sans méprise sur nos intentions réciproques. Il dira oui ou non, mais pas « à côté de la plaque ».

Détermination par un groupe, sentiment d’abandon, rejet. « Where do I fit ». Nulle part. La contrainte sociale qui pousse, parce que cela a toujours été ainsi, on se marie, on a des enfants. Je dis quoi, là, dans tout ça ? Hier, au vestiaire petite chamaillerie entre les anciens et les jeunes pousses, où les anciens justement annoncent leur âge et parlent de leurs enfants lycéens. La cinquantaine bien portante, il est vrai, même si les poils gris pubiens n’évoquent rien de sexuellement folichon. Moi, je me sens totalement décalé bien que mes fesses s’affaissent même si mes poils ne sont pas encore gris, juste deux ou trois, dans la barbe. Ce qui figure encore un autre mene tekel planant sur ma tête. En dépit des assertions élogieuses de la part de l’ours helvète sur les choupinous qui raffolent de seniors, je doute fort d’un pouvoir de séduction que me conféreraient les poils gris et la bidoche enrobante. Je n’ai jamais flashé sur les bouées de sauvetage des quadras et je ne désire pas coucher avec mon père. D’autant que je ressemble de plus en plus à un grand-père. Le choupinou, je le traite comme un petit-fils ? Je le satisfais avec des glaces et des barbes à papa ? Il aura vingt ans et moi cinquante, en d’autres termes voici la pédophilie au sens noble et premier. « Paidos » l’enfant adolescent, « philia » l’amour, « erastes » l’amant. Voilà pour le grec. Côté yiddish cela rappelle davantage le vieux schnock qui fait son schmuh à son schegez. Ou devrais-je me la jouer Baron von Gloeden arpentant la Sicile et le Maghreb an quête d’éphèbes. Des petits beurs mignons, il y en a plein au Sporting. Tiens, ce sera une idée pour mon cinquantième anniversaire, un cadeau qui me fera plaisir et qui en même temps sera fort utile, un bavoir.

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  • Humeur au fil des jours sur la gaytitude parisienne d'un mec plus tout jeune et happé par les marasmes quotidien en pleine Pédalie. J'ai un gros grain et je l'assume, mais je n'ai pas la grosse tête.
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