La frayeur de ma vie

Une belle journée topculienne pendant laquelle je n’ai rien glandé, boulotesquement parlant, mais où j’eus l’heur de former un jeune stagiaire de quatorze ans dans la découverte de ce que cela représente, une entreprise. Cheveux d’ange, barbe à peine naissante, mes ovaires de pédéraste frétillaient à tout va. Juste deux heures de gymnastique intellectuelle, pour trouver les mots justes qui expliquent le fonctionnement de notre service.

Quelques mots échangés avec une qualiticienne de grande qualité, et me voilà au Sporting pour une dernière heure de vélo et de rameur. Cela paye, je garde mon poids et je commence à me dire que somme toute, je ne suis pas mal. Pas comme à vingt ans, tels les FAH et autres tortures visuelles, mais bon, approximativement baisable. Quand je ne parle pas. Logorrhée et orgasme sont antinomiques.

En descendant du bus, je prends mollement mes clés et je me dis soudain que je me sens si léger, côté poche surtout. J’y glisse ma main, là où habituellement… Et merde, ils m’ont chouré mon Nokia. Inspection des autres poches. Le tilifun portable ne répond pas à l’appel. Mais c’est pas possible, je n’ai pas pris de douche, donc le casier n’est pas resté sans ma présence. Dans le RER ? Il n’y avait personne à côté de moi. Attends, non, je l’ai vu quand, la dernière fois ? Ce matin, sur le bureau à la maison ? Le temps que je monte, que j’ouvre la porte, et… non rien. Merde. Triple merde. Je glisse le courrier, et oh miracle, le voilà qui apparaît sous le journal d’hier que j’avais posé dessus. Qu’Il soit loué. Le poux redescend, et je constate que ce printemps, je baiserai, peut-être, encore, mais que les cellules grises, ce sera bientôt Alzheimer total. Qu’est-ce que je disais déjà ? Bof, ça ne peut pas être important puisque je l’ai déjà oublié.