Expectative
Un gros projet dans les tuyaux. Entre-temps je glande. TOPQ,
ses hauts et ses bas. Le dauphin pressenti prendre la relève de notre service
part suivre son épouse à la Réunion où elle a obtenue une importante promotion
professionnelle. Se dorer la panse, recevoir des alloc, et s’occuper de
sa petite fille, la belle vie, quoi. Maintenant où trouver le remplaçant, en
interne ou par un recrutement extérieur ? De beaux chuchotements à côté de
la machine à café en perspective.
Je reprends ma glose d’hier sur « Thème et
variations phalliques ». Je me posais la question si les représentants mâles
au paradis perdu de l’hétéronormalité ont autant de différences à se
mettre sous la dent quant à l’orifice qui officie comme origine du monde.
Pourrait-on donc parler d’autant de multiples facettes pour faire un « Thème
et variation en foufoune mineure ». Chez les filles, c’est forcément
mineur, la sexualité, d’ailleurs en ont-elles ? Au Vatican les avis
sont tranchés, Marie est une mère vierge de tout péché et amante uniquement
dans le sens procréatif. Une non-sexualité très pure, en somme. Tandis que moi,
je me vautre dans la luxure des corps viril à l’instinct procréateur
brut. Niquer, forniquer, faire jaillir sève et plaisir rutilant. Symphonie en râle
majeur, introduction, développement et reprise. Du cul primaire.
Mon désoeuvrement professionnel me conduit à une activité cérébrale
légèrement perverse, d’autant si elle se déroule dans les bas fond des baisodromes
parisiens. Hier je n’arrêtais pas de voir dans mes pensées l’objet
de mes sollicitudes dominicales. Totalement obsédé. D’où le conseil à mon
petit Castore : attention, ne pas s’assagir trop, sinon les
obsessions et pulsions inassouvies reprennent le dessus et tu iras baver
derrière les petits jeunes. Mais je bavarde, une vraie vieille pipelette
édentée. Faudrait que nous prenions le thé ensemble un jour, chez Angelina. Nous
évoquerons les occasions ratées, les plans sur la comète, les projets de s’installer
à l’étranger, l’Angleterre par exemple, car les Britanniques ont de
très beaux spécimens à fournir à notre imaginaire lubrique. N’est-ce pas
à Londres que cet empire créa la morale puritaine et mit sur pieds le plus
grand nombre de maisons closes destinées aux maris frustrés par leurs épouses
tendres mais sexuellement insatisfaisantes ? Tu me diras, je te dirais. En
attendant, l’ours m’attend ce soir au Cactus. E viva el grande sexualidator.