Paques au balcon ou The Dramaqueen à la recherche de son tison.

Bien, je suis actuellement en rôtisserie avancée derrière ma vitre, assis au bureau, dans les locaux de TOPQ, en train de me poser la question de ce que je peux bien vouloir faire afin de meubler le petit peu de cette après-midi (au féminin s’il vous plaît quand il s’agit d’une durée cf. matinée, journée, nuit). Grosse fatigue intellectuelle après un week-end chargé en émotions.

Jeudi saint : A. m’a relancé plusieurs fois pour prendre un verre suite au réveillon de la Saint-Sylvestre. Il y avait un vague projet de cinoche, finalement nous nous sommes retrouvés au Cactus. Original, non ? Papotages anodins. Petite faim et translation vers The Kofi du Marais. Because moi égale sveltesse retrouvée égale grande salade. A. s’est payé un burger cheese triple épaisseur. De part et d’autre notre conversation a bifurqué vers le comment aimer la quarantaine passée et le où trouver ces deux pour-cent de jeunes de vingt ans qui veulent bien coucher et vivre avec des horreurs inintéressantes comme moi. A. n’était pas entièrement d’accord avec mon analyse, alors je lui ai sorti le grand jeu de ma réflexion. Si maintenant je suis toujours seul et si les mecs ne me rappellent jamais, ni ne déclarent leur flamme, ni ne me remarquent pour me draguer, et encore fallait-il que je sorte ou que je me mette sur le net, bref, no futur amouroso, non « just moroso ». Un produit morose, en somme. A. m’a suggéré d’adopter une démarche produit. Je me suis refusé à faire le vulgaire caillou à monter sur du platine. J’admets d’être seul, mais je n’admets pas de me vendre comme un service avec CV à la clé. D’ailleurs les CV et autres fiches de recherche sur le net m’excluent facilement parce que je ne rentre pas dans les paradigmes de recherche. C’est con, je ne suis plus con, mais vraiment moche maintenant. Voilà en substance ma charge contre le pauvre A., envoyé également afin de calmer un peu son penchant de me trouver désirable. Et de lui éviter des déconvenues d’amoureux éconduit. Fin de cet acte avec carrosse de minuit trente.

Vendredi saint pour l’essentiel de la télé, et du dodo. Samedi de Pâques avec lever tard, courses, shopping dans le Halles, terrasse, me faire mal, chercher les tisons qui piquent, voir les garçons sortir les fringues d’été, celles qui mettent en valeurs les pectoraux durement acquis à la gym. Un peu de pivolyse au Cox et bavardage avec M. dont le chien travaillait ce qui le rendit triste. Je me suis fait draguer et ai collecté un numéro de portable. Ensuite Bluebook et baume sur mon cœur avec le petit libraire. Craquant, trente-sept ans, et moi ?

Dimanche de Pâques, temps merveilleux, un peu frisquet côté vent, même circuit balisé des Halles vers le Marais, sauf que c’est avec les Amériques que j’avais rendez-vous. Un verre en face du Wolf, passage dans un lieu de perdition, called Next, et rebelote, quelques câlins, mais rien de consistant. Lundi de Pâques initialement une possibilité de voir l’ours, dont j’attendis l’apparition qui ne vint point et me jeta dans les tréfonds de la déception que je traînais alors au Bluebook pour un thé et un autre passage côté Marais ragaillardi par la volonté de me soûler. Et hop, l’ours est là au fond du Cactus. Finalement pas de Cox, mais découverte du Danemark en ce qui concerne une certaine pilosité ambulante et buffet chinois. Ouf.

Hier j’étais tellement fatigué que le Sporting accompli, je me suis couché très tôt. Et aujourd’hui, je reprends en attendant les ponts qui viennent, Venise, Berlin, Hambourg, Londres, j’ai encore tellement de chèques vacances dont la date limite de validité approche à grands pas. Suggestion ? Cf. image de loin d’une montagne sacrée.